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Réduire la fracture scolaire et les inégalités qui en découlent

Les enjeux
de la Neuroéducation
en Afrique

L’Afrique s’est donné rendez-vous. Un rendez-vous avec elle-même et un rendez-vous avec l’Histoire : d’ici 2050, sa population va doubler.

Des millions d’enfants vont se présenter aux portes des maternelles qui, dans de nombreux pays, ne sont pas encore réellement pensées comme de véritables espaces d’apprentissage favorisant l’autonomie. C’est un défi majeur pour le continent, mais également pour toute la planète.

 

La trajectoire démographique du continent va croiser la trajectoire d’une autre révolution de ce siècle : les avancées des Sciences Cognitives. La Neuroéducation est une actualisation majeure, notamment pour les tout-petits. C’est une opportunité historique qui permettrait de limiter significativement la fracture scolaire et les inégalités qui en découlent. Il s’agit pour le continent africain de monter directement dans ce train de l’innovation qui va redéfinir les nouvelles voies de l’apprentissage scolaire. Les enfants en bénéficieraient pour se construire, et construire à leur tour le futur du continent.

 

Si les classes maternelles et élémentaires sont destinées à devenir des espaces pédagogiques stratégiques (véritables temples de développement des fonctions cognitives), c’est tout le cursus scolaire de l’enfant qui est concerné (collège, lycée, université) et par voie de conséquence la formation des enseignants qui est l’axe central du déploiement de cette actualisation pédagogique.

 

La Neuroéducation nous montre que comprendre le cerveau, reconnaître et respecter les mécanismes du vivant, permet de mieux apprendre et surtout de mieux enseigner. Un mieux qui ne se s’attache pas uniquement aux performances, mais au bien-être des élèves et de leurs professeurs. L’efficacité devenant la conséquence de leur épanouissement.

 

C’est un changement durable qui va bouleverser notre vision de l’éducation. La plupart des gouvernements de la planète se penchent activement sur cette dynamique de fond qui commence déjà à animer nos écoles. Depuis 2017, l’Unicef s’appuie également sur les découvertes en Neurosciences pour ajuster son programme de développement de la petite enfance, en Afrique et ailleurs. Et nous ne sommes qu’au tout début de ces applications. Les perspectives sont immenses et inspirantes.

Quelques chiffres

200 millions

Aujourd’hui plus de 200 millions d’enfants sont peu ou pas scolarisés en Afrique. Ils seront 450 millions en 2050 si rien ne change.

75%

Au Togo près de 75%* des enfants (70 au Bénin) se présentent au collège avec de graves lacunes en lecture, écriture et mathématiques. Ces insuffisances ne leur permettront pas de poursuivre leurs études dans des conditions normales.

0 à 6 ans

Les classes maternelles et élémentaires ne sont pas considérées comme les véritables fondations du parcours scolaire de l’enfant, ni par les professionnels de l’éducation, ni par les parents. Une sensibilisation à grande échelle est nécessaire. Le tout-petit est un véritable athlète de l’apprentissage. Sa soif de savoirs et d’expérimentations est immense. Un manque de sollicitations et des stratégies cognitives peu adaptées à cet âge stratégique, le ralentit et handicape fortement la suite de ses apprentissages.

*Réf. PASEC2014 – Programme d’analyse des systèmes éducatifs de la Confemen (conférence des ministres de l’éducation des Etats et gouvernements de la francophonie).